Le Dog Dancing ou Obérythmée : Présentation

Le Dog Dancing est une discipline exigeante mais passionnante. Elle consiste à présenter une chorégraphie avec des règles laissant place à la créativité de l'humain et qui permet de s'adapter à tous les chiens.

11/4/202311 min read

ET si je vous présentais cette discipline particulière, qui n’est pas la plus facile à pratiquer mais celle que je trouve la plus enrichissante et qui peut être pratiquée par tous les chiens !

C’est une des disciplines où il est possible d’exprimer pleinement sa propre créativité et au final il y a très peu de règles imposées en FREESTYLE. Le Dog Dancing c’est évoluer avec son chien en choisissant sa musique et son interprétation, soit avec un style totalement libre (le FREESTYLE), soit avec des marches imposées (le HEELWORK TO MUSIC ou HTM).

Comment j’ai commencé ? C’était à une époque (… ouch j’ai l’impression de parler du temps où les dinosaures parcouraient les prairies tellement cela me parait lointain) ; donc c’était à une époque, où internet débutait à peine (surtout dans ma campagne éloignée !) et finalement je n’avais pas nécessairement accès à beaucoup d’informations sauf deux trois vidéos dont celle de Rookie la super Goldie (qui aura fait beaucoup de vocations). C’était FUN ! et il y avait des tricks intéressants et funs ! Le rêve intégral, car oui bon nombre de personnes ont vraiment été marqué par ces vidéos, il y en avait peut être moins mais elles faisaient rêver ! Il faut dire que, depuis les choses ont bien évoluées, la technicité aussi, et maintenant, si quelqu’un souhaite débuter le Dog Dancing, les informations ne manquent pas. C’est plutôt l’inverse, il y en trop (beaucoup trop !) et il faut savoir trier.

A l’époque j’avais Tyke, berger des Pyrénées Face Rase de son état, qui avait la queue coupée. Je ne sais pas si c’est cela ou pas, mais disons qu’il avait du mal à coordonner les 4 pattes et son corps en même temps ! C’était assez terrible, et le nombre de chutes qu’il faisait était impressionnant. Un véritable Gaston Lagaffe à 4 pattes, croisé clown !

Pour l’aider, j’ai commencé à lui apprendre deux trois tricks, histoire de lui apprendre à gérer son corps (ce qui est appelé actuellement la proprioception), et je l’avoue, d’abord et avant tout, pour me faire rire ! Juste parce que j’avais vu un spectacle ou un cheval tirait une couverture, je trouvais cela super cool qu’il s’enroule dans la couverture ! Et parce que j’adore trouver les solutions pour apprendre de nouveaux tricks ou compétence à mes chiens. Et ce qu’il y a de bien dans le Dog Dancing c’est que les apprentissages sont infinis et finalement peuvent se renouveler, et s’adapter au conducteur et au chien.

Comment j'ai commencé ...

Un peu d'histoire de la discipline ...

Assez rapidement, j’ai entendu de parler de Mary Ray, et surtout j’ai découvert qu’une discipline pouvait inclure les clowneries que j’apprenais, c’était une évidence. Moi qui aimait tant les tricks, c’était LA discipline qui me convenait. Et c’est bien comme cela que beaucoup commence, par des tricks et plouf, direct plongeon dans le Dog Dancing appelé aussi par le passé en France Obérythmée. J’avoue que pour ma part, c’est la discipline qui me passionne le plus, mais c’est aussi la plus compliquée que j’ai pratiquée.

Un petit historique pour présenter la discipline s’impose. A l’époque Mary Ray, qui pratiquait l’Obedience anglaise, a largement participé à développer le dog dancing appeler Heelwork To music (HTM). Comme son nom l’indique c’était au départ de l’obéissance et des marches au pied mises en musique d’où le nom d’Obérythmée. Si Mary Ray n’a pas nécessairement « inventé » le Dog Dancing qui est probablement dû à un collectif de personnes qui ont finalement démarré le Dog Dancing, elle est considérée comme une figure pionnière de cette discipline et surtout une des personnes les plus influentes au début du Dog Dancing ou Heelwork To Music. Mary Ray a joué un rôle majeur dans la popularisation et la diffusion de cette discipline et c’est aussi elle qui a formé les premiers juges en France.

Pour l’historique, Mary Ray a commencé sa carrière dans les années 1980 et est devenue célèbre pour ses performances de dog dancing avec ses différents chiens. J’avoue que j’attendais avec impatience LA performance finale de la CRUFTS pour voir ce qu’elle (et d’autres) pouvaient créer. Elle a développé des routines complexes et créatives, intégrant des mouvements de danse, des tricks et des exercices d'obéissance pour créer des performances impressionnantes et synchronisées à un ou plusieurs chiens. Mary Ray a participé à de nombreuses compétitions de dog dancing (dont la célèbre CRUFTS) et a remporté de nombreux titres prestigieux. Elle a également écrit des livres sur le sujet et a donné des démonstrations et des ateliers dans le monde entier pour partager ses connaissances et son expertise.

Quand j’ai commencé, cela a été ma référence et j’avoue avoir vraiment apprécié d’avoir des K7 vidéos (oui c’est d’un autre temps !) qui m’ont permis de débuter et d’avoir des bases pour commencer. Ces bases étaient nécessaires même si elles n’ont pas été suffisantes. Et à vrai dire, internet et la propagation de contenu était peu développée. Donc à l’époque, beaucoup ont démarré seuls avec le peu de connaissance accessible et les quelques vidéos disponibles dont celles de Rookie.

Les débuts en France

En France, la Société Centrale Canine a officiellement reconnu le Dog Dancing, ou Obérythmée, comme sport canin en 2005. Et le premier Grand Prix de France a vu le jour à Montélimar. Depuis, chaque année, a lieu le fameux GPF, attendu par tous les compétiteurs et depuis peu doublé d’un titre de champion de France. J’apprécie cette discipline, car elle est ouverte à tous les chiens, LOF ou non, qui peuvent avoir LEUR finale, le GPF ou Grand Prix de France. Seuls les chiens LOF peuvent actuellement avoir un titre de champion de France (les résultats du GPF et des meilleurs concours au cours de l’année sont utilisés pour sélectionner LA meilleure équipe).

Le principe du Dog Dancing : évoluer sur une musique de son choix avec son chien et montrer ce que son chien a appris comme « tricks » en les harmonisant à la musique. Au début, il n’y avait pas vraiment de catégories spécifiques mais des niveaux qui permettaient de classifier les équipes plus ou moins expérimentées. Actuellement, les concours de Dog Dancing sont accessibles après avoir passé deux petits examens dont le PASS Dog Dancing, puis l’équipe peut évoluer dans les concours soit en FUN juste pour le Fun ! (qui peut être aussi du travail !) ou dans une classe officielle. Il est possible de valoriser l’équipe en montant les différents niveaux : Débutant, Novice, Intermédiaire et Avancé dans deux disciplines différentes : le HTM (ou Heelwork To Music) et le FREE (ou Freestyle). Les différents niveaux permettent d’avoir des chiens avec des niveaux de compétences un peu équivalent même s’il y a forcément toujours des disparités.

J’avoue que ces dernières années le niveau en France et dans le monde a évolué de plus en plus, et il y a de plus en plus d’exigences (ou de défis !) pour passer d’un niveau à l’autre. Et cette discipline est de plus en plus sélective : arriver au plus haut niveau en Avancé avec un chien et participer au GPF signifie que le chien a pas mal de compétences dans la catégorie concernée. L’avantage au niveau d’un GPF c’est que les niveaux Novice, Intermédiaire et Avancé peuvent concourir. Et le GPF est l’opportunité de regrouper tous les compétiteurs de France qui ont leurs pointages : c’est LA grande fête du Dog Dancing.

Comme toute discipline, il y a également des championnats internationaux dont des championnats du monde et des européens très prisés. Il est à noter que des concurrents français ont déjà été champions du monde rivalisant avec les meilleurs mondiaux..

Pratiquer le Dog Dancing ce n’est pas nécessairement faire de la compétition, car beaucoup font juste des spectacles ou des représentations, ou simplement juste pour le Fun ! Outre-Atlantique, il y a une vraie culture de la mise en spectacle des animaux. Cela se pratique beaucoup moins en France même s’il existe des compagnies de ci de là qui exposent leur travail lors de représentations. Et dernièrement c’est Hurricane qui a gagné le « Incroyable talent » aux USA. Ok ce n'est pas vraiment du Dog Dancing, mais plus une représentation théâtrale de tricks mais disons que ce n’est pas si éloignée que cela.

Pourquoi faire de la compétition (mais je pourrais changer pour le terme représentation) ? Car ce n’est pas si simple actuellement ! J’aurais l’occasion d’en reparler, mais la compétition est le meilleur moyen pour évoluer, se lancer des défis. Car demander à un chien de performer jusqu’à 4 minutes, c’est complexe, il ne faut pas se le cacher, surtout quand c’est dans un lieu inconnu sous le jugement du public et de juges.

Mais c’est tellement valorisant si nous y arrivons et le chemin est autant un apprentissage de compétences, liés aux apprentissages canins, que d’un véritable apprentissage de soi-même. En tout cas, je suis extrêmement fière de pouvoir le faire avec mes chiens, et surtout de notre travail car cela représente des heures (et des heures !) d’entraînement. Mais cela m’a surtout permis de consolider et d’acquérir de nombreuses compétences personnelles. Cela demande une vraie remise en question et travailler, encore et encore, certains aspects qui permettent au chien (et nous !) de concourir dans des conditions différentes de celles que nous avons l’habitude d’avoir.

Pour ma part, j’ai vraiment progresser sur mon stress par exemple, car il est tellement important de ne pas rajouter du stress pour notre partenaire canin. Et j’avoue que chaque concours est un défi mais aussi un moyen de devenir une meilleure version de moi-même. OK il y a des hauts et des bas, mais quand je regarde ces années de pratique de compétition, je n’ai aucun regret sur mon évolution, bien au contraire. Et il en est de même pour mes chiens (je suis encore plus fière d’eux par ailleurs). Et oui, il est important aussi de s’auto-congratuler et de reconnaitre ses succès (d’ailleurs je suis la mieux placer pour le faire, car parfois si nous attendions que les autres nous le disent, cela prendrait un temps certain).

Revenons à la compétition (ou aux spectacles, vidéos, etc…), je suis toujours épatée des couples humains/chiens qui savent valoriser leur travail, et surtout les compétences de leurs chiens. Et pour certains faire simplement un concours est déjà un véritable défi en soi, car ce n’est pas si simple que d’avoir une performance dans un milieu aussi riche. Et si, quand nous commençons une discipline, nous rêvons tous des sommets, il faut bien comprendre que pour chaque duos humains/chiens les objectifs et le sommet à atteindre n’est pas toujours le même.

Du loisir à la compétition ...

Les deux disciplines du Dog Dancing :

Freestyle et HTM

Revenons au Dog Dancing, je vais vous présenter les deux catégories qui sont dans les compétitions en France et en International. Il y a le FREESTYLE : comme son nom l’indique c’est FREE ! Donc le style peut être libre et chacun peut exprimer sa créativité, et c’est ce que j’adore dans cette discipline. Il y a possibilité de mettre en valeur le chien, quel que soit son style. C’est au conducteur de mettre en valeur son partenaire canin et cela n’a rien à voir avec une somme de tricks les uns derrières les autres (et d’ailleurs ce n’est pas vraiment valorisé actuellement). En simplifiant, nous pouvons distinguer deux catégories, ceux qui « dansent » et ceux qui racontent une histoire avec tous les intermédiaires possibles.

Et globalement ce qui est valorisé, ce sont à la fois les compétences de l’humain et du chien mais surtout comment le chien est mis en valeur, avec un maximum de fluidité et d’harmonie par rapport à la musique, tout en respectant son « bien-être » et sa sécurité. Donc chacun est libre de faire ce qui lui plaît, c’est je crois le sport canin le plus libre qui soit et qui permet de s’adapter à toutes les races. C’est ce que je préfères et surtout raconter une histoire ou créer un univers pour y intégrer des tricks.

Et il y a également le HTM ou Heelwork To Music. Dans cette catégorie, il y a moins de liberté puisque des marches au pied proches du conducteur et leurs déplacements sont imposées (et par ailleurs le chien doit toujours rester proche de son conducteur). Au-delà des figures imposées, les conducteurs sont libres d’exprimer leur créativité : le choix du thème, la musique, l’interprétation de l’humain et du chien, les accessoires etc…

Pour ma part, je trouve les deux catégories très complémentaires. S’il est vrai qu’en général ave le Freestyle, il est possible de s’amuser assez rapidement. Cependant, cela devient de plus en plus difficile quand le niveau augmente, et à chaque chorégraphie, il y a un grand travail de renouvellement de certains tricks ou de leur mise en valeur. Bref en Freestyle, chaque chorégraphie nécessite un apprentissage de tricks non négligeables surtout quand le niveau monte. Même s’il y a des bases, il est important de renouveler les tricks et de se diversifier.

Alors que pour débuter en HTM, le travail est très important pour que le chien s’exprime dans les marches au pied au départ. Il est donc plus difficile de pouvoir faire un concours au départ. Mais l’avantage de cette discipline, c’est que plus nous progressons et plus le chien développe ses compétences de marches au pied, et plus c’est au final simple. Il y a donc un très grand travail de mise en place technique au départ, puis plus le chien pratique et plus au final il est à l’aise. Il est possible de commencer avec un nombre limité de marchez et/ou déplacement et de complexifier progressivement.

Personnellement, j’aime bien concourir dans les deux, car pour ma part, les marches au pied sont un indispensable de mon travail de focalisation et de concentrations pour le chien. Donc au final, si je préfère nettement le Freestyle, je pratique les deux disciplines car je les trouve très complémentaires.

Débuter le Dog Dancing ...

Pour démarrer le Dog Dancing et accéder au concours il est nécessaire d’avoir deux premiers diplômes que sont le CAESC (organisé par la CNEAC) ou le CSAU (organisé par la CUN), d’avoir une licence dans un club affilié à la SCC pour concourir, et de passer un PASS qui est considéré comme étant les bases pour débuter le Dog Dancing.

Mais si vous voulez juste démarrez cette discipline chez vous, pas forcément dans le but de faire des concours, mais peut-être avec l’état d’esprit … pourquoi pas un jour ?, j’ai réalisé des petits documents pour démarrer le Dog Dancing et notamment ce qui conduit au PASS. C’est sur la page Facebook, Dog Dancing en France, le PASS ça passera. N’hésitez pas à y aller, et consulter les documents, les échanges et éventuellement poser des questions. N’hésitez pas à consulter les pages Facebook se rapportant au Dog Dancing ou Obérythmée en France, voire même dans des pays étrangers.

Et bien sûr suivez nos aventures sur les réseaux sociaux, je posterais régulièrement des commentaires sur nos propres concours et sur l’évolution de mes chiens qui pratiquent cette discipline.

Au plaisir d’échanger avec ceux qui se lancent dans la formidable aventure que représente le Dog Dancing, et n’oubliez pas : HAVE FUN !.