Crazy a été la chienne de mon adolescence, c’était la chienne de toute la famille (et pas forcément la mienne d’ailleurs). A l’époque, j’étais au collège et nous venions de perdre un chien depuis quelques temps.

Un chien berger allemand qui avait été abandonné dans le village (jeté d’une voiture) et rebaptisé Porto : lui et moi ce n’était pas la grande union, il n’acceptait qu’une seule personne, ma mère. Donc à l’époque, les chats m’attiraient beaucoup plus que les chiens.

CRAZY

Et puis un jour, un des voisins nous a ramené cette petite chienne, retrouvée errante sur les lieux de son travail. Parce que mes parents étaient connus pour, d’une part avoir des bergers allemands, et d’autre part avoir des chiens abandonnés.

Donc cette petite chienne, de trois mois environ, qui ressemblait quand même à un berger allemand (et avec un petit croisement malinois), est donc arrivée chez nous. C’était surtout la chienne de mon frère, en tout cas elle y était très attachée. Assez rapidement nous l’avons appelé Crazy, que l’on pourrait traduire par folle ou encore loufoque, délirante, insensée, bizarre, extravagante, etc… et cela lui allait à merveille !

C’était une petite chiotte pleine de bonne humeur, très énergique (très !) qui débarquait dans nos vies et qui allait bousculer un peu notre quotidien … et le mien ! Mes parents avaient eu l’habitude de chiens … adultes dont le dernier Porto, avait eu un dressage poussé (de gardiennage) … mais pas de petite furie énergique et sans éducation ! Mon frère a donc passé ces vacances avec la serpillière pour ramasser les dégâts, car la première règle de Crazy était surtout ne pas faire ses besoins à l’extérieur … jamais oh grand jamais !

Crazy s’est avéré être une chienne extrêmement intelligente et en grande demande d’activités. Beaucoup plus que nous lui en donnions à l’époque, parce que juste jouer à la balle ne lui suffisait pas. Donc elle s’est trouvée une super activité, aller se promener seule. Et elle a été très inventive ! Au point qu’elle a appris très rapidement à ouvrir TOUTES les portes, et les fenêtres ! Nous avons passé quelques heures à essayer de la récupérer, dans, et autour de la forêt de Montmorency. Elle avait un très joli collier avec notre numéro de téléphone et pour le coup, tout le monde la connaissait dans le village (OK nous n’étions pas si nombreux !).

Elle n’avait pas d’identification et personne ne l’a recherché (à l’époque il n’y avait pas internet ou tout autre moyen de communication comme maintenant). Et vu son caractère, nous avons bien compris qu’elle aurait pu être abandonnée, après avoir épuisé son ancienne famille.

Je passerais sur certaines expériences avec des professionnels, voir un club où je n’ai pas vraiment pris de plaisir car ce qui m’intéressait c’était d’abord et avant tout de comprendre ce que je faisais et d’apprendre. Mais voilà nous n’avons pas toujours les « codes » pour participer à certaines structures, en particulier les clubs canins qui sont parfois peu engageants.

Nous avons beaucoup joué avec elle, et c’est comme cela que les clowneries ont commencé même si à l’époque je n’avais pas nécessairement conscience de tout ce que nous pouvions faire avec un chien en terme de communication et d’apprentissages.qu’un jour j’aurais « mon » chien.

Forcément, à un moment donné, nous avons été voir une personne pour nous aider dans l’éducation de cette petite furie et nous donner des conseils. Et à vrai dire, il y a eu une rencontre avec un professionnel, qui avait travaillé avec des animaux de cirque, qui m’a ouvert le champ des possibles. Mais surtout c’est à partir de ce moment, que j’ai compris combien il était possible d’établir une relation basée sur une communication et des apprentissages avec son chien. Et voilà comment j’ai mis un pied dans un engrenage … infernal qui me conduit jusqu’à vous aujourd’hui !

Dans sa dixième année, elle était toujours assez folle et dingue en même temps. La journée nous avions une belle séance où elle nous a montré qu’elle pouvait encore courir assez vite pour faire ses clowneries ! Et le soir, elle s’est endormie sur le tapis alors que nous regardions un film. Quand celui-ci s’est fini, elle était malheureusement en train de mourir. Cela a été brutal, car chez le berger allemand les tumeurs sur la rate ne sont pas rares. Quand celles-ci se rompent, cela ne laisse pas beaucoup de chance au chien de survivre (surtout quand le vétérinaire de garde est une personne sans trop d’expérience et ne fait pas le bon diagnostic).

Crazy a été donc la première chienne qui m’a ouvert des perspectives dans le domaine des activités canines, celles avec qui tout a commencé même si ce n’était pas fondamentalement « ma » chienne. Sa mort qui a été assez brutale, a laissé un grand vide me concernant et c’était une certitude qu’un jour j’aurais « mon » chien.