Comment débuter les sports canins … et mettre toutes les chances de notre côté – Partie 1

Suite à la réalisation de la formation HAPPY DOG DANCING, je vous fais part de mes réflexions afin de commencer au mieux une activité canine avec votre chien. Les éléments fondateurs de l'activité sont les plus importants afin de construire au mieux et durablement la relation avec son partenaire canin.

9/14/202413 min read

Volt grandit et a 8 mois, c’est encore un « bébé » … enfin plus vraiment. L’ado pointe le bout de son nez, le corps a grandi et les copains deviennent importants … ainsi que l’environnement. Un ado quoi ! Mais avec tout l’entrain du chiot qu’il est encore et les clowneries qui viennent avec. Il a grandi vite, et surtout tout en hauteur avec des longues pattes fines (son surnom : la girafe). Cependant le système nerveux n’a pas tout à fait suivi, il rattrape son retard doucement mais sûrement et est, à sa façon, maladroit. Et oui, certains ados sont de véritable « Gaston Lagaffe » : mou et/ou maladroit dû à un système nerveux qui est obligé de s’adapter à ce corps qui grandit bien vite. Volt fait partie de cette catégorie : pas forcément le plus adroit mais vous savez quoi … j’adore ses pattes. Et en Dog Dancing cela va être un atout … plus tard (certes pas maintenant !). Et pour une fois j’ai un chien qui adore utiliser ses pattes avant, les pattes arrière ont besoin d’un grand nombre d’ajustement et d’exercices pour être utilisées.

Un nouveau chien ... de nouveaux défis !

Ce n’est pas le premier chien avec lequel je souhaite pratiquer un sport canin : c’est le 10ème avec lequel je travaille pour cela. 10 chiens, cela commence à compter et pourtant … il est tellement différent de tous ceux que j’ai eu. J’ai l’impression que j’aime collectionner les défis dans ma vie ! Car à chaque chien de nouveaux défis, et de nouvelles pistes de travail ! Pour Volt, nous allons explorer le thème de la proprioception/fitness pour lui apprendre à gérer ses longues pattes de girafe, et surtout ses pattes, arrière qui pour l’instant ont une vie un peu indépendante du reste du corps.

Au 10ème chien, on pourrait me dire « les doigts dans le nez » pour commencer les sports canins ! Oui … et non ! J’aime bien les réponses de ce type, car la vie n’est jamais si simple. Et c’est bien cela qui est d’ailleurs passionnant (et parfois frustrant) dans la vie ! Pour débuter et commencer un sport canin : oui … sans problème. J’ai acquis de l’expérience et des compétences, c’est au moins le bénéfice de mon âge, l’expérience ! Et c’est essentiel, il ne faut pas se leurrer : quand nous voulons pratiquer un sport canin (ou une activité canine, peu importe), les compétences de l’humain sont essentielles.

  • Soit l’humain a déjà des compétences dans le domaine canin, et les bases pour démarrer : et c’est plus facile pour « retrouver » le chemin de ces apprentissages. Car quand nous avons déjà appris des « tricks » et/ou exercice à un chien, nous avons déjà les connaissances et pratiquer l’activité canine. Encore faut-il avoir des bonnes bases et des connaissances dans ce domaine.

  • Soit l’humain peut se faire accompagner par des personnes compétentes pour le faire et qui ont eux-mêmes déjà cette expérience. Et cela fait gagner un temps considérable, en termes de compétences, mais aussi en termes de confiance en soi également !

J’avoue que mes années d’expériences (et ma passion pour les tricks, c’est vrai j’adore cela !), fait que ce n’est pas un problème pour moi. Je vais pouvoir apprendre les compétences minimales pour que Volt commence les « brevets » de Dog Dancing, Obéissance/Obedience ou encore Hoopers entre autres. Je l’ai déjà fait avec d’autres chiens, et je vais retrouver le chemin, pour pouvoir le faire avec lui. Nous avons commencé, c’est en bonne voie pour le Dog Dancing et pour l’obéissance nous mettons en place un élément important, la stabilité physique. Mais surtout nous apprenons à communiquer et à « travailler », à utiliser les objets de motivation et l’interaction entre nous deux, à savoir se poser quand les autres travaillent et être calme dans certaines circonstances, à savoir utiliser des cibles et du targeting, les manipulations (en vue du medical training), et bien sûr les tricks! Et déjà c’est tout un programme ! Un pas à la fois, l'essentiel est de construire apprentissage après apprentissage cette fameuse relation ensemble.

Un chien ne peut pas débuter les sports canins en compétition avant un an et c’est très bien ainsi. De plus, pour commencer le Dog Dancing même en Fun (avec de la nourriture et avec un temps limité), il doit avoir un an minimum et avoir passé son CAESC et son PASS, donc pas avant début 2025 au mieux. En fait réellement, je dis un an par patte pour qu’il arrive à une certaine maturité et physique et émotionnelle, pour s’engager dans la compétition à un niveau plus élevé. Donc pas de précipitation, mais dans ce temps, il y a tellement à faire et à construire. Le plus important étant de partager des expériences positives et de mettre en place la fameuse relation avant d’attaquer les choses plus sérieusement.

Mais mon expérience dans les sports canins m’a également appris une chose essentielle : plus nous démarrons notre chien avec les « bonnes » compétences et plus il est facile de monter les niveaux de cette activité. Les bases ! Les bases ! Les bases ! Les bases !

Souvent ce qu’il se passe, c’est que nous voulons démarrer une activité canine (ou un sport canin). Nous prenons le règlement, et nous regardons les compétences à acquérir pour aller au niveau débutant. Donc pour aller au brevet de la discipline ou au premier niveau : je dois savoir-faire ça, ça et ça ! Ok c’est parti, et nous voilà plein d’entrain, pour apprendre les compétences minimales pour passer le fameux brevet. Je sais comment cela se passe, puisque je l’ai fait également !

C’est ce que j’appelle les « savoir-faire ». Et en fait, il est si simple de ne se concentrer « que » sur l’aspect technique des savoir-faire (encore faut-il bien savoir le faire !). C'est normal, car lorsque nous débutons une nouvelle discipline, la seule référence que nous avons c’est le règlement de cette activité. C’’est un peu les « règles du jeu ». Mais vous le savez comme moi, quand nous jouons à un jeu, il y a les règles officielles et les subtilités du jeu qui sont apprises au fur et à mesure de la pratique. C’est pareil quand nous jouons à une activité canine.

Ce n’est pas la seule clé de la réussite, loin de là, mais elle est essentielle. Chaque chose en son temps, parlons déjà de cet aspect technique des sports canins, les « savoir-faire », qui est essentiel. Vous vous doutez bien que je parlerais aussi des « savoir-être » au fur et à mesure pour le chien et pour l’humain, qui sont un peu comme la partie cachée de l’iceberg : invisible et pourtant essentielle à la stabilité de la structure (d’autres bafouilles vont venir sur ce thème).

Je vais bientôt lancer une formation sur le thème : « Comment débuter les sports canins … et mettre toutes les chances de notre côté pour réussir le PASS DOG DANCING » - la Formation HAPPY DOG DANCING. Et dans cette formation, j’ai beaucoup réfléchi aux tricks, et comment les démarrer pour réussir à avoir un chien joyeux et engagé : les fameux « savoir-faire ». Parce qu’en fait, ce sont les premières pierres de ma pyramide que je veux construire !

J’aime bien cette image de pyramide : il est important d’avoir des bases solides, les fameux « tricks de base » que je mets dans les fondations. Puis, à partir de ceux-ci, nous pouvons construire d’autres tricks, de plus en plus technique et complexes. Mais si vous voulez avoir une pyramide qui tiennent la route : répétez ces « tricks/compétences » de base encore et encore afin que votre pyramide ait une base solide (et soit la plus stable possible).

Parce que de mon côté, ces tricks de base sont une évidence pour moi, à force de les avoir faits et refaits avec les différents chiens, et surtout répétés encore et encore, je sais à quel point ils sont indispensables. Mais au-delà d’apprendre les tricks, j’apprends à mon chien comment il doit être récompensé, à s’engager dans un travail FUN, à construire son optimisme, à s’engager dans des environnements divers et variés (et pas attendre la compétition pour le faire) et surtout à partager des expériences positives afin que le travail soit FUN ! Le fameux « Have Fun » !

J’ai donc réfléchi à comment les mettre en place avec une personne totalement débutante et qui ne connait pas forcément les subtilités de apprentissages et de son vocabulaire. Mais avec l’objectif pour le chien de s’engager dans les apprentissages.

Le shaping, le leurre, le renforcement positif, P+, R+, P-, R-, etc… sont indispensables à connaître et comprendre mais cela demande du temps ! C’est un peu comme la musique : apprendre le solfège, avant de pratiquer un instrument, n’est pas le plus fun quand nous voulons commencer. Même si à un moment donné, apprendre le solfège, sera indispensable si nous voulons poursuivre ! C’est important de développer ses compétences, c’est même essentiel.

Mais ce qui est primordial : c’est le « Have Fun ! » pour notre partenaire canin. C’est bien cela le moteur que j’aime faire dans les activités canines : que mon chien s’amuse d’abord et avant tout (tout en lui apprenant des compétences techniques). Pour le chien, c’est assez simple, il doit être récompensé, c‘est-à-dire qu’il soit très bien « payé » pour ce qu’il fait. Et pour que cela fonctionne au début, il faut le rendre « millionnaire » pour qu’il ait vraiment envie de travailler. Autrement dit peu de travail, mais un salaire très conséquent afin d‘avoir une motivation optimale.

Imaginez-vous commencer les maths par un problème complexe :

  • soit cela vous décourage et vous abandonnez, car cela n’est pas « Fun » et de toutes façons vous ne savez pas comment aborder le problème : cette impuissance de ne pas savoir quoi faire est un des sentiments les plus décourageants

  • soit vous poursuivez parce que vous voulez absolument le résoudre (et généralement vous devenez « accroc » aux maths ! Mais pour quelques génies des maths, la grande majorité baisse les bras.

  • · Et il y a une autre catégorie, les personnes qui vont le faire malgré tout, même si elle n’y prenne aucun plaisir (en tout cas plus par «obligation que par plaisir»). Ces personnes vont fournir des efforts, encore et encore, et puis un jour, cela sera trop pour elles, et vont abandonner totalement, en étant tellement dégoutées, qu’elles ne voudront plus faire de maths ! Définitivement !

Pour les chiens c’est un peu pareil quand nous commençons une activité.Commençons par faire simple en récompensant beaucoup (mais beaucoup) pour avoir un chien qui prenne confiance et qui aime s’engager dans le temps avec nous. Sinon nous risquons d’avoir un chien qui ne s’engage pas et qui va faire autre chose, ou qui s’engage sans y prendre plaisir (et pour en avoir vu un certain nombre, à un moment donné, parfois des mois ou années après, le chien ne voudra plus rien faire). Et parfois, il y a des chiens optimistes, qui sont partants pour tout et qui font, malgré les difficultés (mais ce n’est pas la majorité, loin de là !).

Et c’est là la clé de la réussite quand nous commençons, payer beaucoup pour des premiers pas simples mais tout en continuant à augmenter la difficulté progressivement et ancrer les comportements petit à petit dans différents contextes. Cela paraît tellement évident quand nous le disons, et pourtant !

Je vois tellement de personnes ne pas y arriver lors des premiers concours. En fait souvent ce n’est pas exactement comme cela se passe. Il y a deux cas de figure, avec tous les intermédiaires possibles. Je simplifie un peu pour faciliter la compréhension :

  • Soit la personne n’y arrive pas dès le départ, car le chien est submergé et/ou dépassé par l’environnement. C’est-à-dire qu’il peut craindre l’environnement ou alors il est totalement intéressé au point de tout oublier … et nous avec !. Pourquoi résoudre le problème de maths quand le parc d'attraction type Dysneyland est juste à côté !

  • Soit le chien réussit (plus ou moins) à fonctionner lors des premiers concours, et plus ou moins rapidement (quelquefois il faut plusieurs concours), la motivation diminue voire retombe complètement. Et là, notre partenaire canin, n’est plus capable de prendre du plaisir dans sur le ring et baisse les bras.

Et dans les deux cas, le problème est … LA MOTIVATION ! Et c’est assez simple à analyser, le chien commence les concours avec parfois une certaine dose de motivation. Mais voilà, en concours, nous ne récompensons pas, et souvent nous ne sommes pas tout à fait les mêmes du fait du stress, sans compter l’environnement qui est une distraction majeure !

Bref toutes les conditions sont réunies pour que notre chien qui a été payé, certes, mais pas assez finisse avec un compte en banque de MOTIVATION au plus bas, voire soit carrément dans le rouge. Et là, c’est fini, notre chien ne trouve plus assez de motivation pour continuer à effectuer un travail stressant, dans un milieu qui lui parait hostile (soit parce qu’il en a peur ou parce qu’il a l’impression de devoir travailler alors que dehors c’est le parc d’attraction géant dont il rêve !). Sans compter qu’il le fait « gratuitement ! » alors qu’en entraînement il est bien payé.

Certains chiens sont quand même fantastiques, et vont le faire parce que c’est vous ! Juste POUR VOUS ! Notamment beaucoup de femelles sont douées pour cela : juste parce qu’elle place la relation avec vous au-delà des difficultés. Elles vont le faire pour votre reconnaissance et VOUS. Soyez conscient de cela, parce qu’à un moment, cela ne fonctionnera plus, si vous n’injectez pas beaucoup de motivation par ailleurs. Pour d’autres chiens, notamment les mâles, c’est un peu différent, ils vous font vite comprendre que cela ne les intéresse pas ! OK je caricature (un peu) mais il y a toutes les intermédiaires possibles là encore.

Pour avoir eu notamment de beaux spécimens dans la deuxième catégorie, les mâles assez centrés sur leur propre plaisir. Je peux vous dire qu’ils sont très formateurs : s’il n’y a pas de plaisir, il n’y a pas de travail. Et bien cela apprend une chose essentielle : à motiver son chien ! Car s’il n’est pas motivé… et bien il ne fait pas ! C’est aussi simple que cela et c’est au moins facile à comprendre pour nous. Kitsune quant à elle, est dans la catégorie «je fais peu importe ce qu’il se passe », et c’est comme cela qu’elle est arrivée chez moi avec peu de motivation et un fort focus sur l’environnement. Volt lui est entre les deux, mais à moi de veiller à lui blinder son compte en banque de motivation pour que sa carrière dure le plus longtemps possible ! Parce qu'il est très important d'utiliser au mieux les compétences de son chien et de les travailler plutôt que simplement se reposer dessus si nous voulons que la carrière de notre chien dure dans le temps.

Et le remède à cette situation : les bases ! les bases ! les bases !

Bien sûr, il y a une autre catégorie que je n'ai pas cité, celle où tout se passe au mieux et/ou le travail a été posé pour que justement tout se passe au mieux. Ceux-là réussissent parfaitement et bien souvent, j'entends dire "c'est facile"mais les personnes ne voient pas tout le travail qui a été fait en amont pour avoir cette fluidité et un chien qui s'engage facilement et avec joie dans nos activités sur la piste. Il ne faut pas se leurrer beaucoup de personnes ont des difficultés plus ou moins grandes avec leur chien malheureusement.

En traduction littérale cela donnerait : « "Un dresseur novice veut travailler sur un entraînement intermédiaire. Un dresseur intermédiaire veut travailler sur un entraînement avancé, mais un dresseur expert travaille sur les bases. »

Et en reformulant : « Un débutant aspire à maîtriser les techniques intermédiaires. Un dresseur confirmé cherche à atteindre un niveau avancé, tandis qu'un expert revient toujours aux fondamentaux ».

Bref les bases ! Les bases ! Les bases !

J’ai fait cette formation dans ce sens : comment bien débuter un comportement/trick pour que le chien s’engage avec vous et le réalise en s'engageant. Et surtout beaucoup de conseils pour ancrer ce comportement. C’est-à-dire qu’il soit suffisamment solide avec un compte en banque de motivation plein pour pouvoir le réutiliser en concours : mais un compte de millionnaire et pas un compte en banque de personnes qui ne gagne pas assez pour économiser. Et pour cela il faut jouer (beaucoup !), répéter, beaucoup et le faire dans de nombreuses circonstances. Il n’y a pas de miracles, le travail est la condition nécessaire à la réussite !

Et c’est une condition importante, mais qui ne peut être réalisée si le chien ne comprend pas ce qu’il fait ! Et nous y voilà, les bases doivent être apprises de telle sorte que notre chien s’engage et comprenne exactement ce que nous attendons de lui. Et en construisant cette formation, j’ai bien compris à quel point les bases sont l’élément fondateur de la réussite future. Sans des bases solides et structurées, il y a toutes les chances que la pyramide que vous construisez se casse la figure plus tard.

Et c’est pour cela que je passe autant de temps sur les premiers tricks. Pour apprendre au chien ces compétences, mais surtout que les apprendre c’est Fun ! Et ces compétences vont être les éléments fondateurs d’exercices beaucoup plus complexes. Parce que je construits deux choses importantes : comment je communique avec mon chien, des compétences de proprioception et de conscience de son corps (qui sont finalement les tricks de Dog Dancing) et la motivation. Mes chiens n’apprennent pas en « 5 minutes », car ils apprennent bien d’autres compétences avec les tricks. De plus, je m’assure que leur compréhension est exactement celle que je veux car cela évite bien des malentendus par al suite.

Est-ce que cela suffit à en faire des champions et que tout se passe au mieux, … pas toujours. Cependant, si les tricks ne sont pas correctement construits, c’est la porte ouverte à bien des problèmes par la suite. Et souvent, le chien perd confiance, qui se retrouve avec des apprentissages peu compris et pas assez ancrés pour qu’ils soient Fun en concours.

Ici s’achève la première réflexion de « Comment débuter les sports canins … et mettre toutes les chances de notre côté pour réussir le PASS DOG DANCING », à très bientôt, et je vous donnerais d’autres éléments d’information sur ce que m’a inspiré la rédaction de cette formation.

Bébé Volt a bien grandi depuis cette photo, deux peluches doivent avoir une intervention chirurgicale majeure depuis cette photo et une autre a perdu ses ailes. Le petit diablotin se transforme progressivement en jeune chien ... un peu facétieux et qui aime bien tout grignoter.